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Plat décoratif 32 cm dia |
La nuit dernière, autour de minuit, marée basse, coefficient de 97... Nuit douce, pas de lune...
Il y a peut-être trente ans, une nuit semblable, une fois l'atelier de bijoux fermé, avant de partir sur les routes avec mes parents vers l'Espagne et ses Paradors, j'accompagnais ma mère à la pointe de Mousterlin, lampe frontale, culotte de caoutchouc et haveneau, pour traquer le bouquet sous les goémons (attention, interdit et dangereux !).
Le plaisir simple de la bonne récolte, de la belle pêche... Le petit cérémonial après l'aventure, à l'heure où les noctambules arrivent en boite de nuit : Peser les bouquets frétillants sur la balance Teraillon avant de les plonger dans l'eau bouillante. Un kilo cinq, deux kilos ! Quelques-uns bondissent hors du récipient sur le sol carrelé de grès.
Les champignons, girolles, cèpes, éponges, golmottes, pieds de moutons, étalés sur de grands plateaux dans le salon, au retour des courses à travers bois... Aiguilles de pins dans le chignon défait de ma mère...
Les palourdes dans une grande bassine à l'entrée de la maison, qui projettent des giclées d'eau de mer par leurs siphons, tandis qu'elles dégorgent, avant de passer dans nos assiettes...
Les pommes, les mures, les nèfles... Tout ceci indissociable dans mon esprit du Keraluc, faïences (plutôt aux murs ou sur les buffets celles ci, les pièces d'artistes, Quéré, Le Corre, Yvain et d'autres) et surtout grès, ces grands plats ovales rustiques où l'on présente les crevettes cuites, ces jattes lourdes qui contiennent les champignons à la crème, le plat sous la tarte aux pommes... C'est un peu lié pour moi tout ça : Champignons, pêche à pied, Keraluc, Victor Lucas (mon grand père, je précise, que je n'ai pas connu, fondateur de la faïencerie Keraluc)... Les bois, l'argile, Toulven (site sur lequel Keraluc avait un gisement d'argile, mais où les filles Lucas avaient aussi quelques coins à champignons !)...